Le projet

Localisation

Le projet se situe sur le territoire de la commune de Grandson (Canton de Vaud - 46.821048 Lat. N., 6.644947 Long. E.). Le site est bordé par :

  • l’autoroute A5 et la ville de Grandson, au Sud ;
  • l’Arnon et son cordon boisé, au Nord ;
  • le village de Champagne au Nord-Est et le village de Fiez au Nord-Ouest.

Des études du milieu souterrain ont été réalisées : elles ont permis de constater que l’endroit est particulièrement adapté, grâce à la présence naturelle d’un “bassin étanche” (couches géologiques imperméables).

La qualité géologique du lieu, sa proximité au rail et l’absence de traversée de villages ont conduit à sa sélection par le canton.

L’entreprise exploitante

Ce projet est mené par l’entreprise grandsonnoise et familiale Cand-Landi, représentée par sa filiale GTU (Gravière des Tuileries), qui gère les décharges.

Cand-Landi est présente dans la région depuis 1896. Elle est forte d’une expérience de plus de 50 ans dans les activités de mise en dépôt des matériaux de type D (mâchefers issus des usines d’incinération). L’entreprise gère également d’autres sites de mise en dépôt dans le Nord Vaudois pour les matériaux de type A (matériaux d’excavation et de percement).

La famille Maillard, propriétaire de l’entreprise, réside à Grandson. Elle est donc soucieuse de préserver l’environnement et la qualité de vie des habitants de la région.

Matériaux

4 catégories de matériaux seront réceptionnées selon les règlementations de l’OLED (Ordonnance sur la limitation et l’élimination des déchets)

  • A : matériaux d’excavation et de percement (terre et pierres)
  • B : matériaux d’excavation et de chantiers (matériaux minéraux inertes contenant des tuiles, briques, bétons,…)
  • D : scories (encore appelées mâchefers): résidus de la valorisation thermique de nos déchets ménagers en usine d’incinération et cendres issus des centrales de chauffe au bois
  • E : matériaux d'excavation pollués ou résidus de traitement de matériaux pollués provenant de certains chantiers

Accessibilité et exploitation

  • Entre 50 et 70% des transports s’effectueront par le rail. Un tel pourcentage est particulièrement élevé pour une décharge.
  • Des machines hybrides seront utilisées pour l'exploitation, et l'acheminement des matériaux depuis La Poissine sera effectué par des véhicules électriques.
  • Les camions ne transiteront pas par les villages depuis l'autoroute ou La Poissine.

 

Des mesures seront prises pour limiter la vue directe sur le site depuis le village de Champagne avec notamment un renforcement des haies en bordure de l'Arnon et un talus végétalisé au nord de la zone pour diminuer l'impact visuel de la décharge.

La surface totale de la décharge est de 52 ha. Le Canton délivre les autorisations d’exploiter pour chaque étape tous les 5 ans (6 étapes de 5 ans). Les conditions d’exploitation pourront évoluer avec le temps. Les 6 étapes sont donc des étapes administratives.

Sur le terrain, l’exploitation de la décharge se fait à l’avancement selon les conditions édictées par le Canton dans les autorisations et le dossier mis à l’enquête publique.

Il y a tout d’abord les travaux préparatoires, le décapage des sols, ensuite la mise en dépôt des matériaux et pour finir, la remise en état pour un retour à l’agriculture. Ainsi, à chaque instant de l’exploitation sur les 30 ans, la surface des sols décapée représente environ 2 ha et la zone en activité pour le dépôt des matériaux environ 2,5 ha.

Les nouveautés du projet en 2021

Le Plan de gestion des déchets 2020 du canton de Vaud a conduit à une révision du projet des Echatelards dans sa version de 2018 en prenant en compte les remarques constructives des habitants et des parties prenantes.

  • Les volumes ont été réduits de 20% (5,8 à 4,6 millions de m3)
  • Le nombre de camions en direction du site a été diminué de 75 à 63 camions par jour.
  • Les accès ont été modifiés pour améliorer la sécurité des usagers et diminuer les nuisances du voisinage : le circuit en boucle diminue ainsi de moitié le trafic sur les accès. L'étude du trafic a été réalisée par le bureau Christe & Gygax.
  • De nouvelles mesures en faveur de la biodiversité ont été intégrées (plantation de haies, construction d’un talus végétalisé avec niche pierreuse, création d’un ruisseau...)

 

Protection de l'eau

Des investigations géologiques complémentaires ont été entreprises durant la période 2019-2020. Elles confirment l’absence de risques pour les biens à protéger (population, eaux souterraines).

Les eaux générées par l’exploitation de la décharge seront récoltées par un réseau de drainage situé sur son fonds. L’étanchéité est totale pour les casiers de types D et E, et les contrôles seront réguliers. Cette gestion des eaux est en conformité avec les exigences de l’annexe 2 de l’OLED.

Comment ça marche ?

Les compartiments des matériaux de type D et E sont étanchéifiés. Chaque type de matériaux (A, B, D ou E) est stocké dans un compartiment différent, encore appelé casier.

Les eaux générées par les casiers où sont stockés les matériaux de type E sont traitées puis évacuées par le réseau des eaux usées jusqu’à la STEP de Champagne.

Après contrôles, les autres eaux sont évacuées par le réseau des eaux de surface vers l’Arnon. En effet, les eaux de passage au travers des casiers B et D n’ont pas besoin d’un prétraitement.

Des analyses des eaux par casier permettent de vérifier la qualité des eaux avant qu'elles ne soient rejetées dans le respect des valeurs de rejets. Si un traitement s’avérait nécessaire pour les eaux de type B ou D, ce dernier aurait lieu sur le site (station de traitement) et les eaux traitées seraient évacuées dans une STEP.

La qualité des eaux collectées par les drains sera analysée régulièrement et le résultat des analyses transmis aux autorités.

Protection de l'air

Le projet respecte parfaitement l’ordonnance sur la protection de l’air (Opair du 16 décembre 1985, mise à jour le 1er avril 2020).

L’expérience et le savoir-faire de l’entreprise ont été démontrés dans l’exploitation d’une autre décharge de la région. Les habitations les plus proches du site de “sur Crusilles” étaient à 100 m de l’exploitation, alors qu’elles seront à 700 m pour les Echatelards.

Pour limiter au maximum l'émission de poussières, la surface ouverte sera limitée au strict nécessaire. A la sortie du site, les roues des véhicules seront lavées. Un système d’arrosage ou de nettoyage de la piste d’accès sera également mis en place. Les dépôts de terre seront ensemencés, donc rapidement couverts de végétation.

Les retombées de poussières seront analysées en coordination avec les autorités cantonales et communales ; un rapport sera remis régulièrement aux autorités.

Moins de CO2

Une étude de l’entreprise indépendante et spécialisée « Climate services » indique que la mise en service des Echatelards permettra une économie annuelle de 947 de tonnes de CO2. Cette économie est l’équivalent de :

  • 170 000 trajets par an en voiture depuis Yverdon-les-Bains jusqu'à Lausanne
  • 475 vols aller-retour par an en avion depuis Genève jusqu'à New York
  • 1 million de kilomètres par an en camion

Limitation des émissions sonores

Une partie des machines sur le site seront hybrides. Compte tenu de la distance de 700 m entre le site et les premières habitations, les habitants de Champagne ne seront pas gênés. Le bruit ne sera pas plus important que celui de l'exploitation agricole actuelle.

Des mesures et des simulations ont été réalisées. Elles ont permis de vérifier que le bruit produit est inférieur aux règles fixées par l’Ordonnance sur la protection contre le bruit (OPB du 15 décembre 1986).

Le trafic ne transitera pas au travers des villages environnants. Les véhicules depuis la Poissine seront électriques ou hybrides.

Suivi environnemental

Une fois les autorisations données par le Canton, le projet en exploitation fait l’objet d’un suivi par des bureaux spécialisés (biol conseils, De Cérenville, A.Maibach, Jacquier Pointet). Ils vérifient que les conditions de l’exploitation respectent les exigences du dossier et les engagements de l’entreprise. Les suivis font l’objets de rapports qui sont transmis au Canton et aux communes. Les suivis prévus pour le site des Echatelards sont les suivants :

  • Suivi de chantier
  • Suivi de la qualité des matériaux réceptionnés
  • Suivi volumétrique
  • Suivi géotechnique
  • Suivi des eaux du site
  • Suivi des poussières
  • Suivi pédologique
  • Suivi biologique
  • Surveillance du trafic

Mesures en faveur de la nature

Une parcelle de plus de 20 000 m2 en bordure de l'Arnon est mise à disposition de Pro Natura grâce à ce projet.

D'autres mesures ont été élaborées en collaboration avec Pro Natura. Ces dernières permettront notamment de faciliter le déplacement de la faune.

  • La plantation d’une haie indigène
  • La plantation de bosquets indigènes
  • L’aménagement de bandes herbeuses, de bosquets et de niches pierreuses
  • L’aménagement du « Ruisseau des Echatelards » 
  • L’aménagement d’une butte pour les hirondelles de rivage
  • L’entretien le long de l’Arnon
  • La plantation d'un écran végétal supplémentaire sur la parcelle 1996 de Grandson

Galerie photos

L’entreprise Cand-Landi est expérimentée dans la mise en œuvre de ce genre de mesures en faveur de la nature dans l’exploitation de gravières ou d’autres décharges. Ci-dessous des exemples de réalisations similaires.

  • Réalisation Cand-Landi : ancienne gravière de la Mauguettaz au Vursis à Yvonnand
  • Réalisation Cand-Landi : ancienne gravière de la Mauguettaz au Vursis à Yvonnand
  • Plantation de haie arborée en zone agricole
  • Plantation de bosquets indigènes
  • Accotements extensifs pour les insectes
  • Réalisation d’un ruisseau sur plusieurs centaines de mètres
  • Réalisation d’un ruisseau sur plusieurs centaines de mètres
  • Réalisation d’un ruisseau sur plusieurs centaines de mètres
  • Butte de limon pour les hirondelles de rivage
  • Hirondelles de rivage